La mer nous manque, elle est un peu loin de la Zambie… Heureusement, il y a un train direct « express » entre la Zambie et Dar el Salaam. Tentant…. Après nombreuses tergiversation sur notre destination, nous prenons nos premières longues vacances depuis que l’on est ici pour partir direction l’océan indien, en train. Voici donc un aperçu de ce voyage, magnifique et bien ressourçant pour nous. Pour l'illustration, vous pouvez voir le diaporama ci-dessous.
Bon voyage avec nous...
Dimanche 21 aout 2011 :
Nous quittons Monze après le déjeuner dans notre voiture, cette fois, pas trop chargée. Il a fallu que l’on allège au maximum nos valises.
Mardi 23 aout 2011 :
C’est le grand jour. Notre périple commence à la gare routière de Lusaka. Celle-ci fourmille de centaines de gens en attente de partance. Des dizaines de car affichent leur destination, intérieur ou internationale ! Pour nous, ce sera Kapiri Mposhi, 200km au nord, départ de notre train TAZARA. Le car est impeccable et le trajet se déroule sans encombre.
Arrivés à Kapiri, les taxis de jettent sur nous pour proposer leur service. Damien négocie un bon prix et nous voila à bord d’un vieux taxi, direction la gare, ferroviaire cette fois. C’est un énorme bâtiment type Marxiste (merci les chinois qui ont construit cette ligne de train pour exporter leur produit au cœur de l’Afrique). Nous avions réservé nos places par téléphone la semaine passée, sur les conseils d’autres, nous avions pris un compartiment 1ere classe, ce que l’on n’a pas regretté ! Damien s’annonce au guichet pour payer les places réservées au nom de « Juliette », première surprise, elles ont été attribuées à quelqu’un d’autres… Après quelques « palabres », le guichetier nous donnera le compartiment réservé …ouf !
Nous sommes finalement assez chargés, en plus des 3 enfants à gérer : 2 sacs à dos, 3 petites valises, 1 poussette, un petit sac à dos par enfant et 1 gros sac de nourriture. Ce dernier n’était pas trop du luxe car on a été prévenu que la nourriture n’était pas toujours disponible à bord, suivant la durée du trajet. Le train doit partir le mardi à 16h et arrivée le jeudi matin à 10h. Deuxième surprise, le départ est annoncé avec 2h de retard, mais finalement ne partira que vers 22h, soit 6h plus tard que prévu ! Peut-on espérer un remboursement de ticket par TAZARA pour ces heures de retards ??!! Les blancs sont peu nombreux et se comptent sur les doigts de la main, les « locaux » le sont en revanche beaucoup plus.
Le train arrive enfin en gare ! Nous entrons donc dans ce qui va être notre maison pendant quelques jours : le compartiment n°7 du wagon 1104 : 4 couchettes, une petite table, une grande fenêtre et un ventilateur qui ne marche pas ! Les parents dormiront en haut et les enfants en bas, tète bèche pour Auguste et Jacques. La propreté n’est pas le point fort de ce train. L’état général du train est plutôt dégradé. Nous sommes tous fatigués, après avoir déballé draps et pyjamas, nous nous endormons. Le bruit du train nous berce mais ses mouvements brutaux nous réveillent (enfin surtout les parents !). Cette 1ere nuit n’est pas parfaite mais le réveil avec le train qui avance, la découverte du paysage nous fait vite oublier. Nous sortons le petit déjeuner de nos affaires et Juliette, en bonne maman, fait un point exhaustif des dangers pour les enfants : les fenêtres retombent et deviennent des guillotines, les portes vers l’extérieur ne ferment pas et certaines battent au grand jour… Nous interdisons donc aux enfants de toucher aux fenêtres, de sortir tête et bras de la fenêtre, de sortir du compartiment sans nous… Surveillance maximum ! Pas question non plus de quitter le compartiment tous les 5, car celui-ci ne ferme pas à clé.
Mercredi 24 aout 2011 :
La journée s’occupe avec des jeux, promenade jusqu’au bar, repas et sieste. Et surtout, les arrêts aux gares. Ils sont de véritables animations et cela devient magique de s’arrêter au milieu de la brousse et voir des dizaines de femmes déambuler en bas du train avec sur leur têtes des fruits, des bouteilles d’eau, du poulet cuit... Les enfants sont aussi de la partie et réclament nos bouteilles vides ou savon. La visite des femmes qui vendent, les enfants qui nous interpellent sont sources d’emmerveillement (et d’occupation) pour nous. Parfois nous jouons au ballon (des sacs plastiques noués en forme de ballon) avec les enfants et les rires sont interminables.
La premiere journée se passe bien, nous commandons notre repas de midi au restaurant qui nous le sert dans notre compartiment. Le repas riz-poulet est plutôt bon. Ils cuisinent dans le train avec du gaz. Le petit restaurant est plutôt agréable et nous y prenons à tour de role un thé ou un café. C’est une bonne occasion de rencontrer et discuter avec les autres voyageurs. Pendant les longs arrêts, nous faisons sortir les enfants pour se défouler. Gare à ne pas trop s’éloigner : on ne sait jamais quand le train va repartir ! Ce voyage est plein de surprises…
Après avoir traversés la frontiere et accomplis les formalités douanières, nous grignotons le soir des cacahuetes, des sardines en boite « la belle iloise » et…. Un saucisson !
Jeudi 25 aout 2011 :
Cette journée est également rythmée par les jeux, les arrets, les repas, les siestes… Mais l’impatience d’être arrivé se fait sentir et nous espérons vivement arriver le lendemain matin. Les nuits sont plutôt fraiches et les couvertures du train ne sont pas de trop. Heureusement, nous avions prévu nos sacs à viande car la propreté des couvertures est douteuse. Nous avions aussi apporté lingettes, papier toilette, sopalin, coton…pour se débarbouiller au maximum ; l’eau n’est pas toujours au rendez vous des robinets pour se nettoyer et c’est peut être le plus dur, de devoir vivre dans la « crasse » pendant quelques jours. Les employés sont néanmoins aux petits soins et tentent de leur mieux de rendre le train propre. Ils viennent ainsi 3 fois par jour nettoyer le sol de notre compartiment et les toilettes sont nettoyés à grand coup d’eau de javel
Vendredi 26 aout 2011 :
Nous nous reveillons en sentant qu’il fait bien plus chaud qu’en Zambie, on a du bien descendre en altitude et la mer ne doit plus être très loin. Nous traversons un parc national, ce qui nous permet d’y apercevoir des girafes ! L’arrivée est annoncée en fin de matiné. Malheureusement, le train va s’arreter encore 2 heures, à 20 minutes seulement de la gare de Dar es Salaam… !
Nous arrivons finalement vers 12h dans la gare de Dar où des taxis nous attendent sur le quai en bas de notre compartiment. Nous négocions avec un chauffeur, avant même que le train ne ce soit arreté ! Cela nous permet d’avoir quelqu’un pour nous aider à porter nos bagages. Nous avons négociés un prix pour aller au port, mais finissons à l’aéroport, tentés par un voyage rapide en avion et durement négocié pour seulement 40USD de plus que le bateau pour toute la famille. La mer survolée est turquoise et nous avons grande hate de toucher cette eau. Belle récompense après ce long trajet ! Un taxi nous emporte à l’hotel « Pyramid » dans Stone town. Après une bonne douche bien méritée, nous allons découvrir cette ville « capitale » de Zanzibar. Quelle immense joie de se promener dans cette ville au bord de cette mer turquoise, de voir de beaux bâtiments, des ruelles animées… Un tel contraste avec Monze et la Zambie ! Nous cherchons un endroit pour déjeuner mais en raison du ramadan, ce n’est pas tâche facile ! Nous nous installons dans un bar sur la plage pour feter notre arrivée puis allons diner dans le jardin de FORODHANI où divers marchands vendent des brochettes de poissons et pleins d’autres choses. Nous nous régalons de poissons et de crevettes, les enfants découvrent le jus de canne à sucre fait devant eux grace à une machine qui broye le baton de sucre de canne. C’est plutôt bon… Nous allons nous coucher tôt, heureux de profiter d’une nuit calme dans un bon lit, bien qu’il fasse assez chaud.
Samedi 27 aout 2011 :
Nous nous promenons dans les rues de Stone Town dont nous ne nous lassons pas (enfin surtout les parents). Nous visitons le matin le musée de la ville et découvrons à quel point cette île doit sa grande diversité culturelle à diverses invasions (portugaise, arabe…). Il nous tarde néanmoins de gouter l’eau de l’océan Indien et trouvons donc un bout de plage dans la ville. Comme prévu, l’eau est excellente, avec seulement quelques degrés de plus qu’à Tregastel selon Damien.
Dimanche 28 aout 2011 :
Nous nous réveillons pour aller à la messe à la cathédrale St Joseph. Nous finissons par la trouver après avoir erré dans les ruelles. Malgré une population majoritairement musulmane, la grande église est pleine et nous y retrouvons le même type d’office qu’en Zambie, avec ses chants bien animés mais aussi ses annonces interminables en fin de messe. Le tout en swahili bien sur ! Nous nous rendons ensuite vers une plage, où nous avons négocié la veille une virée en « dhow » (bateau en bois traditionnel) pour aller sur « prison island ». Quelle bonheur de naviguer à la voile sur la mer !!! Après une petite heure de navigation, nous accostons sur la plage où quelques mètres plus loin nous attendent un groupe de tortues « géantes » qui font très peur à Auguste (il faut dire que certaines étaient plus grosses que lui !). Nous repartons vers Stone town car le bus nous attend pour partir sur la cote Est où nous avons réservé une chambre pour la semaine qui suit.
Lundi 29 aout 2011 au dimanche 4 septembre 2011 à Paje (Ndame Lodge):
Lundi : Nous découvrons avec joie le paysage que nous n’allons pas cesser d’admirer pendant 1 semaine. Le lundi et mardi se sont les grandes marées, à marée basse la mer descend jusqu’à la barrière de corail et à marée haute les vagues deviennent vite importantes. La plage est belle, parcourue à marée basse par des femmes ramassant des algues pour en faire entre autres des savons ou autres produits cosmétiques. Elles sont habillées et voilées de leur khanga ou chitenge (tissus locaux) qui trempent dans l’eau de mer. Elles apprécient toujours une salutation locale « jambo » et sourient à la vue des enfants.
Mardi : Nous profitons « simplement » de la plage. Nous tentons une sortie à vélo. Auguste sera mis dans un petit panier à vélo. La ballade est quelque peu écourté car le vélo de Clarisse est trop grand pour elle, et se plaint durant tout le trajet. Nous avons donc juste été au petit village de Paje pour acheter un peu de ravitaillement pour un pique-nique sur la plage : pain, conserve de thon, avocat, fruits. Le soleil est bien présent, la chaleur aussi, il nous tarde de revenir sur la côte.
Mercredi : Nous fêtons simplement notre anniversaire de mariage le soir au bord de la plage et sommes vraiment très heureux d’être ici.
Jeudi : Juliette part seule à Stone town, en Dala-Dala (bus locaux) : expérience locale et économique (2000 shilling moins d’1 Euro). Départ de village de Paje vers 9h30, et retour aussi en Dala-lala, sur le toit du bus toute chose s’entasse, sa voisine vient d’acheter une télévision qu’elle rapporte chez elle. Le bus se remplit de plus en plus, il est temps d’arriver pour se mouvoir un peu et prendre un petit bain marin…retour à Paje vers 17h.
Vendredi : nous tentons de nouveau la ballade familiale à vélo sur la plage, heureusement le vélo de Clarisse est mieux cette fois.
Samedi, nous profitons de notre dernier jour dans ce magnifique endroit, comme toujours, cela sera passé trop vite mais il faut maintenant songer au retour.
Dimanche, nous reprenons la route vers Stone Town où nous passerons nos 2 dernières nuits avant de reprendre le train. Nous profitons le soir d’un concert de Jazz à l’occasion d’un festival. Trop tenté d’avoir enfin une sortie culturelle possible, nous y emmenons les enfants qui s’y endormiront assez vite. La qualité n’est pas forcément au top mais cela fait du bien d’entendre de la musique.
Mardi 6 septembre 2011 :
Tout à une fin, il nous faut quitter stone town par le bateau de 9h30 pour prendre le train l’après-midi à Dar. Nous quittons le cœur un peu lourd cette magnifique ile et l’océan indien… Mais nous gardons plein de souvenirs en tête (et aussi un peu dans les valises). Après 2 heures de traversée nous arrivons au port de Dar où un taxi nous emmènera à travers les embouteillages jusqu’à la gare « Tazara » (du nom de la compagnie qui gère ce train). Arrivée à la gare, Damien se rend immédiatement au guichet pour acheter les billets réservés 1 semaine avant, comme à l’aller. Et comme à l’aller, problème de réservations, la personne qu’il a eue au téléphone n’a pas pris en compte sa demande ! Encore une fois, après de longues palabres, un compartiment nous est alloué ouf…. Nous attendons au milieu des locaux que l’on puisse embarquer dans le train, et bonne nouvelle, le train part à l’heure !!! Les gens regardent avec étonnement cette famille de « muzungus » qui s’embarque dans ce train. Nous complétons à la gare notre sac de nourriture avec eau, pain, biscuits pour le trajet. Au total 20 litres d’eau avec nous ! Quand le train est au quai, tout le monde se précipite, nous aussi pour être certain de d’avoir « notre » compartiment !
Mercredi 7 septembre 2011, jeudi 8 septembre 2011 :
Le trajet retour ressemble au trajet aller mais dans l’autre sens ! Une petite différence néanmoins : en plus d’être parti à l’heure, il ne s’arrête que très peu et arrivera donc le jour dit avec « seulement » 3h de retard. Mais comme nous ne connaissions pas l’heure d’arrivée, nous avons vraiment eut l’impression d’arrivée à l’heure. Il faut reconnaitre que l’on était plutôt content de ne passer que 2 nuits au retour, car si à l’aller on était heureux entre l’excitation d’aller à Zanzibar et la découverte du train, le moral du retour était différent ! Les passages aux différents endroits ne sont pas aux mêmes horaires qu’à l’aller, nous découvrons ainsi d’autres couleurs, paysages.
Nous arrivons donc jeudi vers 13h à Kapiri Mposhi d’où l’on a réservé un bus d’une des seules compagnies fiables de Zambie (jusqu’à ce jour !). Malheureusement, quant le bus arrive, il n’y a plus qu’une place disponible, notre réservation n’a pas été prise en compte… décidemment, on regrette notre bon vieux voyages-sncf.com ! Après tentative de négociations auprès de petits bus, il ne nous reste qu’un taxi, avec lequel nous négocierons heureusement un bon prix et qui nous emmènera directement chez les français chez qui notre voiture est restée.
Vendredi 9 septembre :
Après avoir passé notre dernière nuit hors de chez nous chez une amie à Lusaka, nous repartons dès le matin, heureux de retrouver notre voiture et notre chez nous. Arrivée à 13h à Monze où les températures sont bien montées depuis qu’on l’a quitté 3 semaines avant. Les enfants sont tout excités de retrouver leur chambre, leurs affaires, le chien Jupi, et la voisine Katrina, et bientôt leurs copains de classe.
